Chronique d'une enfance malheureuse

Introduction:

L’un de nos élèves les plus prometteurs nous a quittés.
Victime d’une conspiration il s’est éloigné de nos enseignements.
Mais son talent est resté inégalé.
Il avait perdu son équilibre et au même titre sa place parmi nous.
Mais même à ce moment-là nous savions qu’il convenait de surveillé Glardat de très près.

Annales des Gardiens MCLXXVI




Prologue:

Pour connaitre les origines cet de étrange personnage il faut remonter dix-neuf années dans le passé dans un petit village situé dans les plaines du nord-ouest aux abords de la ville de Croul. Là, vivait une communauté humaine, pilier agricole de la région et dont la qualité de vie dépendait grandement de la clémence de saisons.
Cette année-là fut marquée par des récoltes des plus maigres, la terre ravagée par la guerre contre les orques, nombreux dans cette région, était devenues stérile répandant misère et famine sur le petit village.
Leurs terres demeurant improductives et les créatures approchants à grands pas, les paysans n'eurent pas d'autre choix que d'abandonner le village n'emportant avec que peu de choses de leurs maigres possessions. Ainsi, de nombreuses familles se retrouvèrent errantes dans les plaines du nord à la merci des orques, des pillards et du climat glacial à cette époque de l’année. L'une d'entre elles se dirigeait vers le sud en pensant rejoindre Croul en coupant à travers la forêt. Un choix fort imprudent mais toutefois nécessaire ; la femme du pauvre fermier étant presque au terme de sa grossesse, Il était indispensable qu'elle accouche en ville pour garantir la survie de l'enfant à naitre.

Grâce aux aléas de la providence le couple arriva sans encombre à la ville. Les larges portes du Nord de la cité étaient grandes ouvertes laissant passer le flot constants de réfugiés venus chercher asile à l’approche de la bataille. Bien évidemment les remous de la guerre avaient déjà accaparés l’attention des habitants, aussi personne ne prit le temps de secourir deux paysans dans le besoin. N'ayant pas de quoi nourrir sa femme le futur père en fut réduit à voler afin de subvenir à leurs besoins. Hélas, étant peu habile dans l'art du larcin la milice eu tôt fait de l'arrêter, lui et sa femme.

Le hasard produit d'étranges coïncidences. C'est donc par la force des choses que le jeune Glardat Tardax poussa son premier cri... Dans la cellule d'une prison.

A suivre....



© Copyright ValentinPlatel 13/03/11

[HRP]Les pauvres gardes ! ^^
C'est lui qui a lancé le commerce des boules de coton dans les oreilles (futur boule-quiess)
PS : j'ai un doute sur l'orthographe de quiess donc si quelqu'un le sait qu'il me MP (ou m'EDIT se c'est un modo).
Par contre je remarque le titre très significatif de ton forum ^^ Pauv' p'tit chou ![HRP]

Citation :

Leur terres demeurant improductives et les orques

Heu ... au dernières nouvelle, "Orque", sous cet orthographe, c'est une baleine tueuse ....

Irrités par les gémissements de la mère et par les cris du nouveau-né les geôliers entrèrent dans la cellule et commencèrent à faire taire la pauvre femme "à leur façon". La guerre avait poussé la milice à engager des civils pour renforcer ces effectifs, et ces deux-là étaient plus avides de violence que de justice. Les gardes assommèrent donc le père puis rouèrent de coups la femme alitée. Elle ne survécut pas au passage à tabac. Alors que les tortionnaires allaient s'en prendre au nourrisson le capitaine de la garde pénétra dans la pièce et les ramena à l'ordre, l'officier avait, en effet, plus d'honneur que les deux appelés.
Lorsque que le nouveau père reprit conscience on lui annonça la mort de sa femme et lui remit son enfant. Désormais privé de sa mère nourricière le malheureux n'avait aucune chance de survivre. Le pauvre fermier était désespéré, il supplia les gardes de biens vouloir prendre son enfant, de le confier à une nourrice, mais les représentant de la loi semblait amusés par ce spectacle peu commun.

C'est alors que la providence intervint une fois de plus dans la vie du jeune Glardat. L'armée avait remporté une grand victoire ce jour-là et la soirée fut très arrosée, aussi le garde de nuit ne put tenir son poste, il s'affala contre la grille de la cellule, terrassé par la boisson, laissant le champ libre au vieil homme pour lui subtiliser sa clé et s'enfuir, son enfant dans les bras.

En fuyant au hasard des couloirs le paysan trouva rapidement la sortie; Hélas celle-ci était gardée par deux vigiles en factions qui, eux, étaient bien sobres. Néanmoins il ne cherchait pas à aller bien loin, la petite bâtisse à l'angle de la rue était son objectif. Dans un élan de désespoir le fermier tenta le tout pour le tout: courant aussi vite que ses jambes meurtries le lui permettaient il dépassa les gardes et sortit de la prison. Ceux-ci furent un instant paralysés par la surprise mais ne tardèrent pas à sonner l'alerte, une petite troupe de soldats se lança donc rapidement à la poursuite du fuyard.

Haletant, celui-ci s'arrêta devant la porte du bâtiment qu'il visait l'enseigne était bien visible sous le clair de lune, on pouvait y lire : La Charité de Pélor, Orphelinat, Ces lettres entouraient le traditionnel visage ensoleillé, symbole du dieu. Le pauvre homme cria et tambourina de toutes ses forces à la massive porte de bois, les gardes s'étaient arrêtés et visaient le suppliant avec leurs arbalètes:
"Rendez-vous!" ordonna l'un d'entre eux
Mais le père dans toute sa rage continuait de taper et de crier, implorant les prêtres endormis.
Des bruits raisonnèrent à l'intérieur de l'orphelinat et on commença à déverrouiller la porte.
"Ne le laissez pas rentrez!" hurla le capitaine
Les carreaux fusèrent.
Aussitôt la voix se tut rétablissant le silence de la nuit.
Lorsqu'il ouvrit la porte, le prêtre découvrit le fermier agonisant, allongé sur le seuil, lui tendant le bébé, le visage suppliant. Un carreau avait percé sa gorge il ne pouvait plus parler mais les pitoyables gémissements qu'il parvenait à produire furent plus éloquent que n'importe quel mots aux yeux du croyant.
Le prêtre se saisit donc de l'enfant en adressant une prière de repos au mourant qui ne tarda pas à rendre son dernier souffle.

Les gardes arrivèrent mais aucun ne se résolu à toucher au nourrisson désormais sous la protection du Dieu Soleil.

C'est donc ainsi, que le jeune Glardat, à l'âge de sept heures et trente minutes, se retrouva orphelin de mère et de père.

A suivre....


© Copyright ValentinPlatel 13/03/11

{HRP} Les deux orthographes sont possibles j'ai vérifié dans les manuel. le mot Orc est issu de l'anglais, nous bon franchouillards utilisons les deux orthographes, tu peux d'ailleurs regarder au bas de ce forum c'est le groupes de demi-orques^^ {HRP}

[HRP] J'aime bien. C'est sympa, mais un tout petit peu court. Je veux la suite ! [HRP]

{HRP} N'hésiter surtout pas à laisser vos commentaires, ca n'en sera que plus édifiants, sauf bien sur s'il s'agit de réflexions sur mon orthographes (lamentable) et principalement quand celles-ci sont erronées{HRP}

[HRP] ♫ Disney maniac pôwerrr !!! ♪ ca me fait penser au début du Bossu de Notre Dame. [/HRP]

[HRP]J'adore ta description ! Je m'y voyais ^^[HRP]

Les premières années de vie du jeune Glardat se déroulèrent donc au sein de la petite communauté de la Charité de Pelor et de sa chaleur douillette.
La petite bâtisse en bois qui s’élevait sur deux étages se tenait au centre-ouest de la ville. Les enfants étaient logés dans des dortoirs confortables, et dès l’âge de dix ans disposaient d’une chambre individuelle. La communauté de croyants leurs dispensaient une éduction formelle et religieuse afin que chacun de ces orphelin puisse un jour tenter sa chance comme le souhaitait le dieu protecteur de hommes.

Le prêtre qui avait recueilli le bébé cette nuit-là, avait pris en charge son éducation. Il avait décidé d'appeler l'enfant Lunar Solar car il l'avait trouvé une nuit de pleine lune et désormais, il était sous la protection du Dieu Soleil. Le futur voleur fut donc élevé dans une parfaite ferveur religieuse et dans le respect d'une saine morale. Il coula dans cet orphelinat probablement les jours les plus paisibles de sa vie. Bien qu'il n'eut pas de difficulté particulière à s'intégrer parmi ses camarades, il développa, au fil des ans, un considérable intérêt pour la lecture et passait le plus clair de son temps à la bibliothèque de la chapelle qui, par chance, était très bien fournie sur une multitude de sujets.
Cependant, les prêtres remarquèrent que, au fil de sa croissance, le jeune garçon affichait un caractère de plus en plus taciturne en présence des autres enfants qui discordait particulièrement avec le ton jovial et enjoué qu'il utilisait pour converser avec les adultes. En réalité le jeune Glardat avait, déjà à cet âge, développé son talent pour l'hypocrisie et avait bien compris qu'il n'obtiendrait rien des autres orphelins aussi démunis que lui, mais que , en revanche, les prêtres pouvaient se révéler, de temps à autre une grande source de profit intellectuel. Néanmoins ces compagnons les plus fidèles durant ces dix années passées à "la charité de Pelor" furent les livres. Il se plongea ainsi dans une multitude de récits et d’encyclopédies lui décrivant l’aspect qu’avait le monde au-delà des clôtures de l’orphelinat.
Car pour une raison qu'il ignorait totalement Glardat, malgré la considération qu'on pouvait lui porter, ressentait un sentiment indicible de malaise à rester cloisonné dans ce lieu. Il aspirait depuis toujours à voir l'extérieur, mais par-dessus tout il souhaitait posséder. Cet orphelinat où le partage de toute chose était la règle absolue le rendait malade, en lisant les livres de la chapelle et en observant le comportement des adultes qu'il côtoyait, il s'était vite aperçu de l'importance de l'argent et des possessions, ces biens que l'on pouvait dire siens étaient les fondements des considérations que les hommes s'accordaient. Lui ne possédait rien, donc ne valait théoriquement rien, ce qui était inacceptable. Il résolut donc de quitter l'orphelinat dès qu'il le pourrait.
Au fil des semaines, le jeune garçon de dix ans avait soigneusement planifié son évasion : en plongeant sa paillasse dans un pot de peinture noir qui servait pour les rénovations du bâtiment voisin, il s'était fabriqué une cape de fortune lui permettant d'exploiter les nombreuses zones d'ombres de l'orphelinat mal éclairé. Également armé d'un couteau subtilisé aux cuisines, il sortit de sa chambre à pas feutrés pendant les heures les plus sombres de la nuit. L'orphelinat ayant déjà été sujet à certaines fugues, des veilleurs patrouillaient dans les couloirs afin de s'assurer que chaque enfant restait bien dans sa chambre. Celle de Glardat n'était pas loin de la sortie mais ce dernier souhaitait faire un détour par les étages afin de visiter les appartements du grand prêtre. Le jeune garçon n'était pas sot, il se doutait bien qu'il lui serait impossible de survivre dans le monde extérieur sans argent, or il avait depuis longtemps remarqué les reliques de prières en or massif qui ornaient le cabinet du vieil homme; s'il parvenait à les voler, il savait qu'il pourrait les revendre à un bon prix.
C'est donc tel une ombre que le jeune roublard traversa le couloir qui menait à l'escalier en évitant les zones lumineuses. Il passa ainsi les étages au nez et à la barbe de deux veilleurs visiblement peu attentifs. Lorsqu'il arriva devant la porte de la chambre du grand prêtre, celle-ci était fermée comme il l'avait prévu, mais en cette chaude nuit d'été le croyant avait probablement laissé sa fenêtre ouverte. Glardat dû donc revenir sur ces pas pour passer par la fenêtre de la remise afin de monta sur le toit. Comme il le pensait, la fenêtre du saint homme, facilement reconnaissable à la petite statue de bronze posée sur le rebord, était restée ouverte. Il se glissa donc silencieusement à l'intérieur de la chambre, puis commença son larcin, prenant un très grand plaisir à déposséder le vieil homme de toutes ses babioles qui lui rapporteraient sans doute un bon pactole. Un sourire avide se dessina sur le visage de l'orphelin qui venait de commettre de son premier vol. Etrangement le sentiment qu'il éprouva ne fut ni du contentement, ni, encore moins des remords, mais de la crainte. Non pas la crainte de se faire prendre, mais bien la crainte que cette sensation ne se reproduise pas...
Sa rapine terminée, Glardat n'eut aucun mal à remonter sur le toit et à sortir de l'orphelinat en reprenant le chemin qui menait à sa chambre, puis sortit par la porte des cuisines. Une fois dehors, il respira à plein poumons cet air synonyme d'une nouvelle vie. Il afficha un sourire satisfait en regardant le bâtiment qu'il venait de quitter, et tourna les talons. C'est alors qu'une voix particulièrement familière s’éleva derrière lui :

"Où comptes-tu donc aller Lunar?"

Glardat reconnu instantanément la voix de celui qui l'avait recueilli le jour de sa naissance. Il répondit sans se retourner:

"Je quitte l'orphelinat. J'ai décidé de tirer un trait sur cette période de ma vie.
- Tu n'as pas ta place dans ce monde trop cruel. Crois-moi, si tes parents sont morts sans pouvoir te chérir c'est parce qu'ils ont subi la cruauté de ce monde.
-Vivre ici, sans aspiration, sans biens, sans avenir, c'est bien pire que la mort à mes yeux.
-Pélor a toujours veillé sur toi, tu...
-Epargnez moi vos belles paroles! La vérité c'est que vous cherchez à compenser vos faiblesses en vous cachant derrière les dieux. A mon avis, de là où ils vous regardent, ils doivent vous trouver pathétiques.
-Comment peux-tu dire cela, alors que je t'ai tout donné, jusqu'à ma propre existence que je t'ai dédiée.
Il se retourne et toise son père adoptif dans un regard plein de rancœur :
-Vous voulez rire, vous m'avez privé de toute possession, de tous biens, tout ce que vous vouliez c'était un adepte de plus!"
Ces mots eurent l'effet d'un poignard sur le prêtre qui s'avança pour ramener le garçon de force, mais celui-ci le menaça avec son couteau.

"Lunar, que fais-tu?
-N'avancez pas, je n’aurai aucun scrupule à me débarrasser de vous! Je pars, maintenant oubliez moi!
-Je ne peux pas te laisser faire ça!" Dit-il en s'approchant encore.
Glardat baissa les yeux et fit mine de se résigner: "très bien..." Il lui tendit son couteau en lui présentant le manche, mais lorsque le prêtre voulu s'en saisir, Glardat tira violemment dessus afin de désolidariser le manche de la lame qu'il avait préalablement dévissée dans ce but. Il profita donc de la surprise de son père adoptif pour lui enfoncer la lame dans le torse.

L'homme tomba à terre, il porta ses mains à sa blessure qui saignait abondamment, puis regarda son agresseur d'un air pitoyable:

"Pourquoi...?
-Le jeune garçon éclata en pleure: "Parce que, je ne vous laisserais pas continuer à gâcher mon existence !
-Moi qui t'ai élevé comme mon propre fils... Mais qu'as-tu donc dans le cœur?
-Il articula au milieu de ses larmes : "Mon cœur est plein de vide. D'un vide sombre et immense qui ne sera comblé que par de l'or et du sang!!"

Après ses paroles, il assomma le blessé d'un coup de pied au visage et s'enfuit après lui avoir volé sa bourse.


A suivre....


© Copyright ValentinPlatel 13/03/11

Bien jouer, j'aime beaucoup

Coolasse man, j'adore les jeunes assassins

Par contre, je trouve que t'as pas assez appuyé le fait que ses années passées à l'orphelinat le changent ... je trouve que son coeur se noircit trop vite quoi.

Continues, je veux la suite

Mais c'est une évolution assez spontanée, il va se dé-noircir au fur et à mesure.

Au passage, il n'a tué personne! son père adoptif est seulement blessé, il ne l'a pas achevé, sinon vous pensez bien que je l'aurez dit^^

Tu as vraiment un don ^^

Vivement le reste ! =)

Cela faisait maintenant un an que le jeune Glardat avait quitté l’orphelinat et commencé sa quête de découverte du monde extérieur. Il se rendit bien vite compte que ce que les livres avaient pu lui en apprendre ne constituait qu’un honteux euphémisme de la cynique réalité qui régissait le monde. Il rencontra sa première difficulté lorsqu’il essaya de revendre les fruits de son larcin à l’orphelinat ; En effet aucun receleur, aussi véreux soit-il, n’acceptait de traiter avec un enfant de dix ans. Son seul soutien financier ne lui fût donc d’aucune aide et il n’eut pas d’autre choix que de passer par l’intermédiaire de voleurs plus âgés afin de pouvoir écouler sa marchandise dont il ne recevait, bien sûr, qu’un maigre pourcentage. Nombre de jeunes hors la loi orphelins étaient au service de ces soit disant voleurs qui, pour Glardat, étaient plutôt qualifiable d’escrocs que de véritable voleurs. Hélas aucun enfant exerçant cette profession n’aurait pu espérer survire sans l’aide généreuse de ces exploiteurs et tous ceux qui s’y était essayé avaient connu une fin tragique. Glardat allait donc constituer l’unique exception à cette règle que tout le monde croyait pourtant inébranlable : En effet s’il avait quitté l’orphelinat de La Charité de Pelor c’était au cause d’un désir dévorant de liberté, et il n’aurait laissé personne, et surement pas une bande de profiteurs, la lui retirer.

Etant dans l’impossibilité de revendre tout objets de valeurs tirés d’un larcin digne de ce nom, Glardat fût obligé de voler directement la matière première nécessaire à sa survie : la nourriture. Il devint ainsi la terreur des étales et des marchés, qu’il dépouillait généreusement d’autant de victuailles qu’il pouvait en transporté avant de s’enfuir poursuivit par les gardes. Il devait également faire face aux autres voleurs dont il prenait le risque de froisser la fragile susceptibilité en agissant sur leur territoire. Ainsi au fil de ses échappatoires il développa une connaissance très pointue des ruelles de la cité et de son réseau d’égout qui s’avérait très pratique lorsqu’il s’agissait de semer quelques gardes teigneux. Néanmoins le jeune garçon était loin d’être satisfait de sa situation : au-delà du fait qu’il était obligé de dormir dans un endroit différents chaque nuit pour ne pas risquer d’être retrouvé par les membres de gangs locaux et l’absence de livres qui le gênait beaucoup, il ne supportait pas d’en être réduit à voler de la nourriture sur des étales comme un vulgaire pickpocket. Pour lui, la rapine était véritablement un art qui lui permettait de mettre ses compétences à l’épreuve et non une course pathétique contre une troupe de miliciens alcooliques.

La vie de Glardat poursuivie donc cette morne routine une année durant avant que la providence ne vienne une nouvelle fois se mêler de la vie du jeune voleur (alors qu’on ne lui avait rien demandé). Les graines du destin commencèrent à être semées durant une soirée d’hiver après une courte journée durant laquelle Glardat avait généreusement aidé le vieux Fragland à gérer le stock de son magasin. C’est alors qu’il aperçut dans la rue principale un individu richement paré, une bourse apparemment chargée pendant à sa ceinture. L’occasion était trop belle, il était en effet fort rare de croiser des gens assez fortuné dans les bas quartiers, et assez imprudent pour exposé leurs richesse ainsi, d’autant que la monnaie était le seul bien que Glardat n’aurait aucun mal à échanger. C’est donc sans hésiter plus longtemps que le jeune brigand se glissa dans la foule le regard fixé sur sa proie. Avec une discrétion exceptionnelle il s’approcha de sa cible et sectionna les deux lanières de cuir qui retenaient sa bourse avec sa dague. Ceci fait, il se saisit immédiatement de son butin et s’enfuit à toute jambe avant que l’infortuné bourgeois eut le temps de comprendre ce qui lui était arrivé. Une autre personne, cependant, convoitait la bourse de ce noble et s’était lancé à la poursuite de son nouveau propriétaire.
En se retournant, Glardat découvrit effectivement qu’il était talonné par un enfant du même âge que le sien, et qui semblait déterminé à lui reprendre le fruit de son vol à la tire. La course s’engagea donc à travers les ruelles de Croul, dans lesquelles les deux poursuivants enjambaient tonneaux et caisses de marchandises avec une agilité déconcertante. Notre jeune héros fut, d’ailleurs, extrêmement surpris pas la vélocité dont faisait preuve son adversaire qu’il ne parvenait pas à distancer malgré tous ses efforts. Néanmoins Glardat remarqua vite que contrairement à lui, son concurrent ne semblait pas connaître les dédales de la ville aussi bien, il décida donc d’exploiter cet avantage en s’enfonçant dans des ruelles de plus en plus sombres et tortueuses. En effet cette technique se révéla payante, et il parvenait à berner facilement le nouveau venu sur sa direction ; il ne s’attendait pas cependant à être brillamment contré par son poursuivant qui, après avoir parfaitement effectué une acrobatie surprenante, se hissa sur les toits pour continuer la poursuite avec une vue dégagée.
La situation tourna brusquement au désavantage de Glardat qui ne parvenait plus à le semer et qui s’était engouffré dans un cul de sac ; il décida donc de faire face à son adversaire n’ayant pas d’autre option que la confrontation. Celui-ci sembla satisfait devant la résignation du fuyard et descendit de son perchoir pour lui faire face. Ils eurent ainsi le temps de s’observer mutuellement : le jeune garçon était assez semblable à Glardat dans sa corpulence, les deux enfants avaient approximativement la même taille et le même âge. Ses cheveux étaient du même noir corbeau que celui de ses yeux qui affichait une grande détermination. Glardat n’avait jamais vu un enfant ayant un regard semblable à cet âge et fut quelque peu déstabilisé par la posture de son adversaire. Il ne savait pas jusqu’où il convenait d’aller mais il était prêt à tuer cet enfant si celui-ci essayait de l’empêcher de conserver son butin. Il se saisit donc de sa dague et attaqua : le jeune Garçon effectua une esquive parfaite qu’il coupla avec une contre-attaque toujours empreinte de la même vélocité. Il fallut à Glardat une rapidité toute aussi impressionnante pour esquiver ce coup qui parvint tout de même à trancher le col de sa tunique, il ne faisait aucun doute que son adversaire avait visé un point vital en essayant de l’égorger. Habituellement froid et calme il se sentit oppressé par cette violence qui s’imposait à lui aussi soudainement. Profitant de cet instant d’inattention son adversaire lui asséna un puissant coup de poing au plexus avant de se glisser derrière lui pour l’immobiliser : «Donnes moi la bourse » ordonna-t-il. Pour toute réponse Glardat balança tout son poids sur le côté afin de faire chuter son opposant, une fois celui-ci à terre il tenta de l’immobiliser à son tour avant de recevoir un violent coup de pied en plein visage qui le propulsa contre le mur de la ruelle. Les deux belligérants se jetèrent l’un sur l’autre, s’empoignant par le col lorsqu’une voix grave provenant des toits vint stopper leur élan meurtrier : « Eh bien, tu sembles avoir trouvé un adversaire à ta mesure Sidonis ! » A ces mots Glardat fit volte-face pour voir l’homme qui avait parlé : Il était assis sur le rebord du toit en face de lui, vêtu d’une grande cape noire, son capuchon relevé ne laissait apparaître que la partie inférieure de son visage généreusement recouverte par une barbe-de-trois-jours grisonnante. Le jeune garçon s’était également retourné et fixait l’homme au capuchon d’un air quelque peu vexé : « Mais Kalen je…
-Ce n’est rien, coupa-t-il, je commençais à trouver désespérant que tu ne rencontres aucune résistance, pas toi ? » L’homme sauta de son perchoir et atterrit gracieusement près de Glardat, les pans de sa cape flottants à la manière de deux grandes ailes noires. Il s’approcha de lui, le dominant de toute sa hauteur, maintenant qu’il était debout il était très grand et devait bien faire un mètre quatre-vingt-dix. Paralysé comme par un maléfice, Glardat contemplait l’abime de ténèbres qui remplissait le capuchon de cet homme imposant. Lorsqu’il leva les mains, Glardat eut un mouvement de recul, mais contre toutes attentes de sa part, il rabaissa sa capuche pour dévoiler le visage d’un homme d’un âge incertain ; peut-être la quarantaine, ses cheveux courts étaient quelques peu hirsutes et de la même couleur que sa barbe. Quelques rides commençaient à creuser son front et ses pommettes mais ses yeux d’un gris argenté avaient conservé une flamme qui traduisait une indéniable vivacité d’esprit. Il ne dévoila cependant pas seulement un visage à Glardat, il lui montra une chose qu’il n’avait, lui semble-t-il, pas vu depuis une éternité : un sourire. Celui-ci était particulièrement étrange, il était empreint de générosité mais semblait aussi un peu espiègle et narquois ; toutefois le sentiment général qui s’en dégageait était apaisant. Il se pencha donc vers le jeune voleur et lui parla de la même voix grave et assurée qu’il avait utilisé pour s’adresser à l’autre garçon : « C’est une belle poursuite que tu nous as offert là mon garçon ! Cependant, je suis navré de te dire que cette bourse ne t’est pas destinée, elle contient quelque chose dont tu ne pourras rien tirer de toute façon. » L’homme tendit la main pour recevoir l’objet ; la jugeant rapidement à son poids Glardat constata qu’elle n’avait pas l’air de contenir de l’or et se résigna à la lui remettre.
« Merci bien, lui répondit chaleureusement le quadragénaire, mais dis-toi que tu n’as peut-être pas tout perdu. Je t’ai observé pendant la poursuite, tu sembles très agile, tu as réussi à distancer Sidonis, et crois-moi ce n’est pas peu dire ! » Ajouta-t-il avec un petit rire pendant que l’enfant lui jetait un regard courroucé.
« Ainsi donc, reprit-il, je t’offre la possibilité de te joindre à nous. Nous partons en voyage afin de rejoindre notre maison, et ainsi tu pourras bénéficier de mon enseignement.
-Quoi ! S’écrièrent en chœur les deux enfants visiblement autant terrassés par la surprise l’un que l’autre.
-Il semble que le destin t’est mis sur ma route, reprit l’homme avec une moue d’ironie signalant qu’il ne croyait pas le moins du monde à de telles fariboles, et je m’en voudrais de laisser derrière moi quelqu’un d’aussi prometteur que toi ! »
Glardat qui avait appris à se méfier ne sut pas tout de suite quoi répondre, c’est son comparse qui brisa le silence : « Mais Kalen, je croyais qu’on ne devait pas emmener d’autre personne avec nous, et puis…
-Et pourquoi donc Sidonis ? Répondit son tuteur en le coupant une nouvelle fois, plus on est de fou plus on rit ! Et tu ne peux pas me dire qu’il ne t’a pas donné du fil à retordre. »
Pour toute réponse l’intéressé se contenta d’hausser les sourcils.
« Alors mon garçon, reprit le dénommé Kalen, te joins tu à nous ?
-Pourquoi le ferais-je ? Questionna Glardat
-Parce que en suivant cette voie tu pourras développer les talents qui on fait de toi un paria jusqu’ici, en nous suivant tu rencontreras des gens qui, non seulement respecteront tes dons, mais d’aideront également à les développer, tu seras entouré de personnes qui te ressemblent, cela te changera de la solitude des ruelles. »
Glardat fut étonné de voir à quel point cet homme avait cerné sa situation.
« Alors, si tu es las de vivre comme tu le fais, suis moi, je t’enseignerais une nouvelle vie.
-Après une courte hésitation, Glardat donna sa réponse : Très bien Kalen, j’accepte. »
Celui-ci lui répondit avec le même sourire étrange qui donnait l’impression paradoxale qu’il avait mordu dans un fruit trop mur, mais qu’il le dégustait avec plaisir.
« Parfait ! Comment t’appelles-tu mon garçon ?
-Je, euh… N’ai pas de nom.
-Ah oui, c’est monnaie courante chez les orphelin. Ce n’est pas grave, reprit-il avec entrain, nous auront tout le temps d’y réfléchir pendant le voyage. Bien si tu n’as rien d’autre à faire nous pouvons partir dès maintenant.
-Je suis près ! Répondit le jeune garçon avec assurance.
-Alors allons-y ! »

Et c’est ainsi que Glardat fit, sans doute, la rencontre la plus déterminante de sa vie. Il allait bientôt découvrir tout un univers qu’il n’avait, jusqu’ici pu qu’imaginer. Il allait découvrir un monde, une famille, une philosophie et l’amour, choses qui lui étaient encore inconnues. A partir de cet instant Glardat fit ses adieux à son enfance, cruelle marâtre qui l’avait maltraité, généreuse mère qui l’avait forgé tel qu’il était aujourd’hui. C’est ici que ce termine les chroniques de l’enfance malheureuse de Glardat Taradax.

A suivre dans « Les Gardiens de L'Equilibre »


©copyright Valentin Platel 20/03/11

Gégé

C'est carrément génial

Tu es un super narrateur valentin

Scotchée... rien à dire !
A part que c'est juste énorme ; j'ai rerament eu un tel sentiment dans une lecture. Les rares fois où j'ai plongé comme ça dans un texte c'était pour Eragon ou Tara Duncan je crois !

Whoua, vos compliments me vont droit au cœur les amis!!

Je ne sais pas si mon texte mérite autant d'éloges mais enfin bon...
Ce sont en tout cas des paroles très encourageantes qui me poussent à avancer.
Le prochain épisode est en cours et ne devrait pas trop tarder. (si si je travaille énormément dessus )

On n'en doute pas ^^

Et on attend sagement la suite

sagement ET impatiemment^^

Bon courage

[HRP]Pour commencer je dois d’abord dire que j’adore, c’est très bien raconté, on s’y croira. Avis aux personnes ayant lu la trilogie du pacte des marchombres, ne trouvez-vous pas l’histoire relativement similaire ? Surtout au niveau du premier tome. Ce n’est cependant pas une critique. Aussi les deux enfants sont peut-être un peu trop forts pour des enfants de 11 ans. De ce que j’ai compris de la manière de penser de Glardat, je trouve qu’il n’y a pas de place pour l’admiration surtout envers son rival si tu me permets de l’appeler ainsi. Dès le début de l’attaque des brigands j’avais émis l’hypothèse qu’ils avaient était engagés par Kalen, mais au final, est-ce vrai ? Et je ne sais pas pourquoi mais je savais que ton personnages serait baptisé de cette manière, mais tu as ajouté un pointe de surprise avec l’origine de son nom de famille. Dans la première partie « chronique d’une enfance malheureuse » tu as peut-être trop exploité les coïncidences et la providence. Dernier point qui me gêne, je considère que selon le point de vue de Glardat, à partir du moment où il a quitté l’orphelinat ce n’est plus une enfance malheureuse puisqu’il a lui-même choisi son chemin.

Voilà ! C’est tout ce que j’en pense dans les moindres détails. J’attribue le prix de la phrase la plus culte à l’un des brigands. Cette phrase est : « Il pleut des gosses ! »
Cette histoire est vraiment géniale. (le fan de petits détails que je suis est comblé). J’ai vraiment hate de lire la suite !

Ps : libre a toi de démolir mes arguments si l’envie t’en prend.[HRP]

-Le fait que les enfants soient trop fort : totalement d'accord!!! ^^

-Il faut prendre en compte le fait que Glardat évolue. il change au cours de l'histoire et il découve de nouveaux sentiments et sentations au contact de Kalen et Sidonis. Certes au début il n'arrait jamais put admirer son rival, mais au fur et a mesure celui ci devient son ami et c'est tout a fait possible. Avec l'attaque des brigands cette évolution est assez spontannée c'est vrai donc du coup ca peut paraitre étrange mais bon Glardat n'est pas sociopathe!^^

-Si les brigands ont été engagés par Kalen? Mystère! Je vous laisse voir, j'aime bien laisser au lecteur une part d'interprétation.

-La providence et la coincidence ont été employées par choix, dans un souci de style. En effet la vie d Glardat semble reposer sur des coups du sort assez spectaculaires. C'est uniquement pour donner une ambiance a l'histoire et montrer que Glardat a toujours eut pas mal de chance... (18 en charsime ^^)


-Enfin je pense que dans la vie il est tout a fait possible de faire de choix qui nous mène à la ruine. Certes Glardat a choisit son propre chemein, mais ce que cette décision lui coûte est très dur à endurer. En cela son enfance rest malheureuse jusqu'a sa rencontre avec Kalen.



Voila voila! En espèrant avoir répondu à tes question et éclarcit certain points? En tout cas merci pour un commentaire aussi détaillé c'est vraiment très plaisant à lire.

Lith m'a donné une idée avec son histoire de phrase culte. Si vous pouviez relever les phrases que vous trouvez les plus culte soit parce qu'elles sont classes ou drôles faites le savoir. Je pourrais faire une petite rubrique de phrases cultes comme ca! ^^